La biodiversité est notre avenir

15 Oct 2021 | French

La perte de biodiversité met en danger l’alimentation de toute l’humanité 

La première partie de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité prend fin aujourd’hui. Elle sera suivie de négociations finales concernant le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, qui auront lieu en présentiel dans la ville chinoise de Kunming, en avril 2022. Cette conférence engendrera l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, qui fournira une vision stratégique et une feuille de route mondiale pour la conservation, la protection, la restauration et la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes pour la décennie à venir. Slow Food souhaite fortement que cette feuille de route comprenne des objectifs intelligents et mesurables, qui prennent en compte le rôle des peuples protégeant leur nature depuis toujours. La première ébauche du cadre mondial de la biodiversité reconnait qu’une action politique urgente est nécessaire au niveau mondial, régional et national pour transformer les modèles économiques, sociaux et financiers, afin que la tendance croissante de la perte de biodiversité se stabilise d’ici à 2030 et permette la récupération des écosystèmes naturels, avec une nette amélioration d’ici à 2050.

« Slow Food a participé aux processus de consultation ayant précédé la CDB et fait passer deux messages clés : la stratégie pour la biodiversité mondiale doit être centrée sur l’humain et celle-ci doit comprendre des indicateurs de diversité alimentaire, » commente Marta Messa, directrice de Slow Food Europe. Ces indicateurs vont de la diversité des pâturages au nombre de banques de semences, en passant par les petits agriculteurs cultivant la biodiversité alimentaire locale. « Les indicateurs doivent aussi intégrer les tendances en matière de diversité des pratiques durables concernant la gestion des terres, la pêche, les techniques de transformation alimentaires et les produits transformés (c’est-à-dire les pains, fromages, charcuterie…). Ces domaines sont cruciaux dans le soutien à la productivité, la durabilité et la résilience de la biodiversité, » conclut Marta Messa.

Le forum politique de haut niveau de la Conférence sur la biodiversité des Nations Unies a adopté la Déclaration de Kunming, dont les parties se sont engagées à développer, adopter et mettre en œuvre un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 efficace et à même de remettre la biodiversité sur la voie de la restauration au plus tard d’ici à 2030. « Il s’agit d’un premier pas important, car le travail se poursuit sur le cadre mondial de la biodiversité, commente Marta Messa. Parmi les éléments nécessaires pour obtenir un cadre efficace, la Déclaration mentionne la participation effective des peuples autochtones et des communautés locales, tandis que certains États, ainsi que l’UE, ont promis d’augmenter les fonds dédiés à la biodiversité. Slow Food suivra de près la mise en œuvre de cette déclaration et s’assurera que les voix des communautés autochtones et locales soient entendues. »

 

Slow Food travaille depuis plus de 20 ans sur la biodiversité située à la source de l’agriculture et de la production alimentaire : variétés et espèces végétales, races animales, insectes utiles, microorganismes, écosystèmes, savoirs et cultures. « Aujourd’hui, plus que jamais, si nous voulons assurer une alimentation bonne, propre et juste pour tous, il est nécessaire de partir de la biodiversité et d’inverser la vapeur d’un modèle de production qui continue à générer des désastres environnementaux et sociaux et à détruire les fondations de la sécurité alimentaire pour les générations actuelles et pour celles à venir, indique Edie Mukiibi, vice-président de Slow Food. La biodiversité signifie pour nous le sol, l’eau, l’alimentation, les traditions, les cultures : les protéger est le seul moyen de s’attaquer au changement climatique, à la malnutrition, aux pandémies et à la crise économique. »

Pour en savoir plus, consultez le document de position de Slow Food If biodiversity is alive, so is the planet (Une biodiversité vivante, c’est une planète vivante), qui souligne les principaux défis que rencontre notre planète et présente les solutions possibles, à commencer par les pratiques agroécologiques.

 

 

La Journée Mondiale de l’alimentation suit de près la clôture du CDB des Nations Unies le 15 octobre, quelques semaines seulement avant la COP 26. Ces évènements sont des moments clés dans les discussions permettant de s’attaquer aux différentes crises que nous vivons, et enfin de s’engager vers un avenir meilleur pour tous. Slow Food profitera de cet élan pour fêter la Journée Mondiale de l’alimentation, sur le thème Agir pour l’avenir : on ne pourrait trouver meilleur slogan pour appuyer le lien entre notre alimentation et notre planète, et le besoin de la préserver, comme l’a souligné la CDB. « Nous, Slow Food, déclarons que l’alimentation est liée à de nombreux autres aspects de la vie, notamment la culture, la politique, l’agriculture et l’environnement. À travers nos choix alimentaires, nous pouvons influencer collectivement le mode de culture, de production et de distribution de notre nourriture et ainsi changer le monde. Et nous, les peuples autochtones, le prouvons : nous protégeons la biodiversité mondiale en vivant en harmonie avec Mère Nature, en produisant notre alimentation selon des usages ancestraux, » commente Dalí Nolasco Cruz, membre du comité consultatif d’Indigenous Terra Madre. Le 16 octobre, le réseau Slow Food des peuples autochtones organise un évènement à Quito (Équateur) autour d’un problème délicat : l’émigration massive depuis le sud du pays en raison du manque d’opportunités dans les zones rurales. Les participants promouvront les aliments anciens et tenteront d’identifier des mesures pour soutenir les femmes et créer des opportunités dans ces régions délaissées. « Le manque d’opportunités, de protection et de respect de nos droits humains et de nos droits en tant que peuples autochtones (notamment le droit à la terre) met nos modes de vie en péril, forçant nombre d’entre nous à émigrer, » continue Dali Nolasco Cruz.

 

À l’occasion de la Journée Mondiale de l’alimentation, Slow Food Turtle Island et Slow Food USA s’associent à l’American Indian Foods Program, le programme pour l’alimentation amérindienne de l’Intertribal Agriculture Council (Conseil pour l’agriculture intertribale) et à la FAO Amérique du Nord pour coanimer le webinaire Co-Producers Unite! (Co producteurs, tous unis !) L’évènement en ligne rassemblera des cuisiniers autochtones du Canada, des États-Unis et du Mexique, aux côtés de producteurs autochtones du programme pour l’alimentation amérindienne. Chefs et producteurs, aidés de Yon Fernández de Larrinoa, directeur de l’Équipe des peuples autochtones de la FAO, créeront des plats tout en échangeant sur le sujet, célébrant le travail mené par les chefs, producteurs, communautés et leaders autochtones dans toute l’Amérique du Nord. Ils préciseront ainsi leurs priorités communes pour promouvoir des gastronomies, des entreprises, des productions et des éducations culturellement alignées afin de continuer à renforcer au niveau régional et international les systèmes alimentaires des peuples autochtones.

Inscriptions : https://fao.zoom.us/webinar/register/WN_JY9XQIoBSWe1J0WG3M1Kqg

 

 

 

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