Dans une lettre envoyée aux commissaires européens Stella Kyriakides (DG SANTE), Janusz Wojciechowski (DG AGRI) et Virginijus Sinkevičius (DG ENVI) à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, Slow Food appelle à des politiques alimentaires européennes ambitieuses afin de répondre aux nombreuses crises sanitaires liées à l’alimentation auxquelles l’Europe est confrontée aujourd’hui.
Pour Slow Food, seuls les systèmes et régimes alimentaires sains pour les personnes et la planète peuvent contribuer à une santé équitable sur le long terme pour toutes et tous. Nous appelons à une action décisive pour transformer nos systèmes alimentaires européens dans notre nouvelle note politique « Notre alimentation, notre santé : Un système alimentaire sain pour l’Union européenne » (disponible en italien, anglais et allemand), dans lequel nous partageons notre vision et nos recommandations.
Marta Messa, secrétaire générale de Slow Food, commente : “Nous ne pouvons pas continuer à ignorer les effets dévastateurs des systèmes alimentaires industriels sur la santé de la planète, des personnes et des animaux. En cette journée mondiale de la santé, nous rappelons à nos dirigeants européens qu’ils ont peu de temps pour agir et mettre en place une transition vers l’agroécologie et des régimes alimentaires sains. Des opportunités concrètes se présentent au cours des prochains mois pour préparer le terrain à cette transition: il ne faut pas les manquer”.
Au cours des prochains mois, plusieurs dossiers cruciaux en matière de politique alimentaire seront proposés et examinés. Ils entraîneront des conséquences importantes pour la santé des citoyens en Europe et à l’étranger, pour la planète et pour les animaux : le cadre législatif sur les systèmes alimentaires durables, la révision de la législation sur le bien-être animal, le règlement sur l’utilisation durable des pesticides et la proposition de déréglementation des nouvelles techniques génomiques.
Ensemble, ces quatre politiques sont les dernières chances pour la Commission actuelle de tracer une voie claire pour la transition vers des systèmes alimentaires agroécologiques diversifiés et ancrés localement, qui permettent une alimentation saine pour toutes et tous et enrayent l’augmentation alarmante du taux de maladies liées à l’alimentation, tout en protégeant le climat et l’environnement et en respectant les animaux. Au-delà du calendrier des élections européennes, il est urgent d’agir rapidement en faveur d’une transition.
Les régimes alimentaires malsains sont le résultat de systèmes de production industrielle non durables qui produisent des aliments standardisés et pauvres en nutriments, ainsi que d’environnements alimentaires qui mettent en avant les aliments malsains comme plus disponibles, accessibles, attrayants et abordables que les aliments sains.
Dans notre note politique, nous définissons un régime alimentaire sain comme un régime qui promeut la santé humaine et respecte celle de la planète, en favorisant une grande variété d’aliments d’origine végétale, des aliments complets et des aliments peu transformés, produits localement à l’aide de méthodes durables, conformément à l’approche “One Health“. Nous faisons également un état des lieux de nos systèmes alimentaires mondiaux et présentons nos recommandations pour une stratégie alimentaire européenne holistique.
L’approche « One Health » sous-tend le travail de Slow Food et devrait être intégrée dans toutes les politiques alimentaires. Cela signifie que des mesures réglementaires doivent être prises pour améliorer les environnements alimentaires. Toute politique publique doit viser à stimuler la production d’aliments sûrs et sains et à assurer leur disponibilité dans les cantines publiques, à soutenir le développement de chaînes d’approvisionnement courtes, à garantir que l’étiquetage et la publicité promeuvent des options alimentaires saines et à rendre les régimes alimentaires sains et durables abordables pour toutes et tous.