Mobilisons-nous pour l’élimination des pesticides en Europe !

L’année dernière, plus d’un million de citoyens ont signé l’initiative citoyenne européenne « Sauvons les abeilles et les agriculteurs » demandant une réduction drastique de l’utilisation des pesticides. L’UE a maintenant l’occasion de tenir ses promesses !

Le projet de réglement européen sur les pesticides est une étape cruciale vers la mise en place d’objectifs contraignants en matière de réduction des pesticides. Les décideurs européens discutent en ce moment même de cette nouvelle loi et nombre d’entre eux tentent de la faire échouer.

Ils prendront une décision finale dans les prochains mois, et votre voix est essentielle pour s’assurer que cette loi vitale soit adoptée!

Nous avons besoin de votre aide : participez à notre action « Halte aux Pesticides » (« Say Goodbye to Toxics ») et envoyez un email à vos représentant.e.s politiques (voir le formulaire ci-dessous).

Faites défiler vers le bas pour plus d’informations sur la façon d’utiliser le formulaire.

COMMENT REMPLIR LE FORMULAIRE?

  • Sélectionnez votre pays
  • Une liste des membres du Parlement européen (MPE) du pays sélectionné s’affiche.
  • Choisissez-en un ou plusieurs
  • L’objet de l’e-mail et le corps du texte sont remplis automatiquement avec nos suggestions. Si vous n’êtes pas satisfait de ce qui est écrit, vous pouvez actualiser la page (un nouvel objet et un nouveau corps de texte apparaîtront) ou écrire votre propre texte.
  • Dites-nous si vous souhaitez recevoir plus d’informations sur cette campagne et sur d’autres opportunités de plaidoyer de la part de Slow Food et/ou de la coalition Save Bees and Farmers en cochant la case « oui » ou « non ».
  • Cliquez sur « Envoyer »

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CONTEXTE

En 2022, la Commission européenne a publié une proposition de nouveau règlement européen sur les pesticides, fixant l’objectif contraignant d’une réduction de 50 % des pesticides chimiques d’ici à 2030. 

Excellente nouvelle, n’est-ce pas ? Oui, malheureusement ce projet de loi vital pour notre santé et l’environnement se heurte à une résistance farouche de la part de l’agro-industrie et de ses alliés politiques au Parlement européen et dans les États membres. Ils essaient de s’en débarrasser et nous ne pouvons pas les laisser faire ! 

Nous devons nous mobiliser et demander à nos responsables politiques de soutenir un projet ferme et ambitieux d’élimination progressive des pesticides : pour les pollinisateurs, pour la sécurité alimentaire, pour nos agriculteurs et agricultrices et pour la société dans son ensemble. 

Nous avons tout prévu pour vous faciliter la tâche: utilisez notre outil en ligne pour envoyer un email à vos représentants européens et leur demander de soutenir un futur de l’Europe sans pesticides (#PesticideFreeEU).

Maintenant que la proposition de la Commission européenne est publiée, c’est au tour du Parlement européen de définir sa position et de se mettre d’accord sur la législation finale (attendue pour septembre/octobre prochain). Elle sera ensuite examinée par les parlements nationaux et par le Conseil européen (composé des gouvernements nationaux). 

Ce processus politique est reflété dans notre outil. Pour l’instant, vous ne pouvez sélectionner que les députés européens de votre pays. Lorsque les discussions commenceront au niveau des États membres, vous aurez la possibilité d’écrire à vos ministres et députés nationaux. 

Halte aux pesticides ! Rappelez à vos politiciens que vous voulez des aliments sains et sans danger! 

 

Pour approfondir le sujet, lisez notre FAQ !

Quels sont les objectifs de cette action?
De nombreuses recommandations scientifiques pour passer à des systèmes de production alimentaire durables sont disponibles, et ce depuis longtemps. Malheureusement, elles sont restées largement ignorées et/ou inappliquées. La campagne « Sauvons les Abeilles et les Agriculteurs » (Save the Bees and Farmers) a porté cette question dans le débat public et a montré que les agriculteurs, les citoyens et les scientifiques veulent des mesures contraignantes et efficaces pour soutenir l’agriculture tout en restaurant la biodiversité. Avec cette action, nous voulons faire pression sur les principaux décideurs politiques pour qu’ils prennent des mesures audacieuses afin d’atteindre les objectifs suivants : éliminer progressivement l’utilisation des pesticides, restaurer la nature et soutenir les producteurs dans la transition vers l’agroécologie.

Que peuvent faire les ministres et les députés européens ?
Une fois la Commission européenne publie une proposition pour une nouvelle législation européenne, les États membres et les membres du Parlement européen (MPE) ont le pouvoir de les rejeter ou de les modifier. Une fois que tout le monde s’est mis d’accord sur un texte final, celui-ci est adopté et doit être appliqué dans tous les pays de l’Union européenne, où il sera incorporé dans le droit national.

Si un large groupe de ministres et de députés européens appelle à une réglementation ambitieuse en matière de pesticides, il est fort probable que la législation résultant de ce processus politique sera plus proche des demandes de notre campagne « Sauvons les Abeilles et les Agriculteurs. C’est pourquoi nous devons convaincre le plus grand nombre possible de dirigeants politiques !

Actuellement, le système agroalimentaire industriel ne permet pas une production alimentaire efficace et durable à long terme, tout en portant atteinte à la biodiversité et à tous les écosystèmes duquel il dépend pour fonctionner.

Les agriculteurs et les travailleurs agricoles sont les premières victimes des pesticides qui:

  • menacent leur santé,
  • entraînent la perte de la biodiversité et de l’attrait des paysages sur leur exploitation,
  • diminuent la santé des sols,
  • empoisonnent les pollinisateurs et la qualité de l’eau,
  • augmentent la résistance aux ravageurs et l’érosion.

L’utilisation des pesticides ne fait qu’accélérer les multiples crises que nous connaissons : urgence climatique, effondrement de la biodiversité, crises sociales et de santé publique. Nous devons nous éloigner de ce modèle agro-industriel autodestructeur.

Les États membres doivent aider les agriculteurs, par l’intermédiaire de services de conseil, à accroître l’application de solutions non chimiques de remplacement des pesticides tels que la protection intégrée contre les ravageurs (Integrated Pest Management ou IPM, en anglais). L’IPM consiste à mobiliser des processus naturels de régulation des bioagresseurs, avec un recours réduit aux intrants, et est à la base de tout système de production alimentaire durable.

Une telle transition vers une agriculture sans pesticides implique donc un ensemble de mesures qui requiert des financements. Afin de stimuler ce processus, les subventions agricoles devraient donc être liées à la lutte intégrée contre les parasites et à une réduction mesurable de l’utilisation des pesticides.

Premièrement, très peu d’études ont été menées pour identifier et développer des méthodes d’essai pour les nouveaux OGM et pour examiner les risques potentiels. Sans une évaluation appropriée des risques, les nouveaux OGM ne devraient pas être introduits dans les systèmes agricoles. L’uniformité génétique entraîne une faible diversité des cultures, qui est l’un des principaux facteurs d’utilisation des pesticides, en particulier pour les cultures clonées, ce qui menace la sécurité alimentaire. Une grande diversité de variétés robustes et adaptées aux conditions locales est nécessaire pour faire face aux effets du changement climatique et aux espèces envahissantes, ce que les monocultures ne peuvent pas offrir.

Deuxièmement, près de 80 % des pesticides utilisés dans l’UE sont des herbicides et des fongicides, et il n’existe actuellement aucune solution issue du génie génétique (ou en cours de développement) susceptible de réduire considérablement cette utilisation. Selon Foodwatch, les cultures génétiquement modifiées permettant d’atteindre les objectifs « de la ferme à la table » ne sont pas disponibles et ne le seront pas dans les 10 à 15 prochaines années.

Troisièmement, le secteur des pesticides est entre les mains d’une industrie concentrée. En 2018, seules quatre multinationales de l’agrochimie (Syngenta/ChemChina, Bayer, Corteva, BASF) détenaient 70 % du marché mondial des pesticides. Elles détiennent également 60 % du marché mondial des semences, y compris les semences OGM et les nouvelles semences OGM. Cette stratégie leur a permis d’atteindre un haut niveau de rentabilité, tout en privant de nombreux agriculteurs de leur souveraineté alimentaire. Si les nouveaux OGM devaient être largement utilisés dans l’agriculture, nous aurions une plus grande uniformité génétique des cultures, ce qui entraînerait une plus grande utilisation de pesticides, un modèle commercial qui ferait le jeu des entreprises susmentionnées, puisqu’elles vendent à la fois des semences et des pesticides.