Terre et liberté

19 Mai 2015

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Le Pays basque français est encastré entre le golfe de Gascogne et les Pyrénées, entre les villes côtières de Bayonne et Biarritz, le massif d’Iraty et les collines de la Vallée des Aldudes, à seulement 40 km de Pampelune et de la frontière avec l’Espagne. En parcourant les routes sinueuses de la région, à travers bois et champs cultivés, on ne peut que remarquer les symboles forts et caractéristiques de l’identité basque : fermes et maisons de couleur blanche avec leurs volets rouges (ce sont souvent les fermes qui transmettent leur nom aux familles qui les possèdent), coquillages en pierre indiquant aux pèlerins le chemin vers St Jacques de Compostelle, églises au centre des villages non loin des frontons pour jouer à la pelote basque.

Cette région est le théâtre d’une incroyable biodiversité : races d’élevage locales, variétés autochtones, produits artisanaux traditionnels (tels que le cidre de miel), fromages au lait cru… Ces produits typiques témoignent de la possibilité de suivre un autre modèle d’agriculture. La recette est simple, comme nous racontent dans une vidéo les producteurs réunis au sein du projet Amalur (Terra madre en basque), né après leur rencontre avec le réseau international de Slow Food et Terra Madre.

« Quand on milite pour défendre l’identité basque, comme c’est mon cas, cela passe forcément par la protection de la biodiversité culturelle en France et dans le monde, explique Christian Aguerre, ancien militant et actuellement éleveur de porcs basques de la race Kintoa. C’est également ce que nous faisons en agriculture : cultiver les différences qui représentent notre histoire, notre patrimoine. ».

Face à l’ère de la spécialisation, Christian et ses collègues ont opté pour la diversification. Face à la production intensive, ils ont choisi la décroissance : vendre exclusivement ce que l’entreprise peut produire et limiter les quantités pour éviter de saturer le marché. En concurrence avec des races et des variétés plus productives, ils ont sélectionné des races et variétés de porcs, brebis, vaches, pommes, et cerises élevées et cultivées depuis toujours qui ont su s’adapter à ces terres, à ce climat. Face à l’isolationnisme, ils ont choisi de collaborer et ont réussi à créer une volonté associative dynamique (encouragée par l’esprit militant traditionnel et la culture identitaire de la région) et plusieurs projets comme Idoki qui comprend une marque et un statut de membre destiné aux producteurs fermiers. La centaine d’adhérents Idoki sont des agriculteurs de profession qui respectent des normes de production durable, s’engagent à limiter la taille de leur production et la dimension de leur exploitation pour laisser une place à d’autres producteurs et travaillent en équipe de quatre personnes maximum par ferme. Ils transforment directement les produits cultivés et s’engagent à vendre au moins 50 % de leurs produits sur place, sur les marchés locaux ou dans les magasins du réseau Idoki.
Aujourd’hui, sept de leurs produits traditionnels sont associés à une Sentinelle Slow Food : les variétés anciennes de cerises d’Itxassou, le porc basque de race Kintoa, les fromages d’alpage d’Iraty, l’agneau de race Manex tête noire, le maïs Grand Roux, le piment doux et les variétés anciennes de pommes pour la production de cidre. Je suis paysan, éleveur et producteur de fromage ici, au Pays basque. « Nos problèmes sont les mêmes pour tout le monde. Je pense que la meilleure solution pour les résoudre est de les partager et de chercher à comprendre ensemble comment y remédier. » explique Jean Bernard Maitia, éleveur de brebis Manex tête noire et fromager. En témoignent les producteurs de cerises réunis au sein de l’association Xapata ou les éleveurs de porcs de la Vallée des Aldudes qui ont créé le collectif Bélaun, lieu de vente et de transformation collective.

« L’objectif final est d’adapter le système agricole à notre écosystème, en associant les ressources apportées par le terroir, le relief, le climat et le sol avec ce que propose l’entreprise jusqu’à trouver un bon équilibre. Pour moi, la terre est une opportunité qui doit être transmise avec l’intégralité de son patrimoine, comme je l’ai reçu moi-même. ». conclut Jon Harlouchet, producteur de maïs Grand Roux basque.

La vidéo Terre et liberté est disponible à Expo ! 
Découvrez notre exposition sur la biodiversité à l’intérieur du pavillon Slow Food, situé au fond du decumanus. Suivez l’escargot !

 

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