Les producteurs à l’honneur : Tifenn et Jean-Noël Yvon, ostréiculteurs bretons contre vents et marées

01 Jan 1970

Dans le Morbihan, sur la côte sauvage de l’Atlantique en Bretagne, Tifenn et Jean-Noël Yvon subissent les effets du changement climatique. Tifenn et Jean-Noël font partie des quelques producteurs de la Sentinelle des huîtres naturelles bretonnes qui cultivent ces bivalves en mer, dans le respect de leur cycle de vie naturel et saisonnier, et aujourd’hui protégés par la Sentinelle Slow Food. En filtrant l’eau, les bivalves jouent un rôle essentiel pour les écosystèmes et s’avèrent sensibles aux impuretés et aux variations. Dans le cas des huîtres, cela a un impact sur leur développement et leur goût.

Les premiers signes clairs de changement sont apparus il y a quelques années : « Nous avons remarqué au cours des deux ou trois dernières années que tout était devenu plus chaud et plus sec. Cela a entraîné d’importants changements dans notre travail. » Le cycle de vie d’une huître est profondément influencé par les températures et son environnement. Si la température moyenne des eaux augmente, les phases naturelles de développement et de maturation de l’huître sont plus précoces. « Le réchauffement a complètement modifié le cycle de production. Les huîtres grossissent plus rapidement. Ce que nous faisions habituellement en janvier, nous le faisons à présent six mois plus tôt, en juillet. »

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En plus de ces nouvelles variations saisonnières, la famille Yvon a dû embaucher plus de personnes pour faire autant de travail qu’auparavant. Le réchauffement des eaux a entraîné la prolifération endémique de végétaux marins, comme les éponges ou les algues, qui finissent par pousser à même les coquilles d’huître. Les huîtres doivent donc être débarrassées manuellement de cette nouvelle végétation et bien entendu, plus il y en a, plus le processus est long et plus la main-d’œuvre est nécessaire pour rester dans les temps. width=

Si le réchauffement des eaux favorise le développement de certains végétaux, d’autres organismes se retrouvent en difficulté ou disparaissent. Cela entraîne aussi des différences de goût, à mesure que se modifie la variété de plancton et de petits organismes qui constituent leur régime alimentaire. Ce n’est pas forcément un inconvénient en soi, mais cela représente toutefois un facteur commercial important pour les ostréiculteurs, car la modification du goût pourrait affaiblir la demande.

Tifenn et Jean-Noël sont prêts à relever le défi. Sans pour autant minimiser les risques et les difficultés qu’ils peuvent rencontrer face au changement climatique, ils ne sont pas à court d’idées pour dynamiser leur activité. Ils improvisent et s’adaptent au fur et à mesure des variations rencontrées. Dans le cadre d’un réseau mondial comme Slow Food, ils portent une responsabilité et une lourde tâche avec les autres membres du réseau, et reconnaissent que les communautés et les producteurs sont confrontés au changement climatique et ses multiples conséquences à travers le monde. Cette fraternité au sein du réseau international leur donne des raisons d’espérer et d’être optimistes : « Ce mouvement porte nos valeurs et nous a permis de nouer des liens stimulants et bénéfiques avec d’autres producteurs. »

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