Kisimbosa Chamakasa : unis pour défendre la biodiversité

22 Fév 2021

Kisimbosa Chamakasa : quatre communautés autochtones s’unissent pour défendre la biodiversité  

Les Pygmées de République démocratique du Congo sont le peuple le plus ancien des peuples autochtones de l’est du pays. Leur connaissance des plantes, des animaux et des écosystèmes leur permet de vivre en harmonie avec la nature qui les entoure. 

Aujourd’hui, nous aimerions vous raconter comment l’histoire de ce peuple autochtone s’est étroitement imbriquée dans celle de Slow Food, grâce à un projet d’union et de partage pour la protection de l’environnement et de la biodiversité. 

Kisimbosa Chamakasa est une concession des forêts des Communautés locales des peuples autochtones pygmées de Bambuti Babuluko. Il s’agit de quatre villages (Kilali, Kissa, Lufito et Kambushi) qui ont uni leurs forces et leurs forêts, en bénéficiant d’un décret du gouverneur de province, conformément à la loi sur les concessions forestières communautaires en République démocratique du Congo. 

« Valoriser les savoirs et les pratiques traditionnelles alimentaires des peuples autochtones du territoire de Walikale, province du Nord Kivu à l’est de la République démocratique du Congo » est le nom du projet développé par Slow Food dans cette région. L’initiative a pour objectif de valoriser les connaissances et pratiques traditionnelles des peuples autochtones liées à la conservation durable de la biodiversité. Celle-ci est considérée sous trois points de vue : alimentaire, culturelle (médecine traditionnelle) et spirituelle. 

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Les habitants ont de ce fait créé au sein de la forêt trois jardins communautaires agroécologiques où ont été semées différentes plantes potagères, notamment des variétés d’igname. Les ignames (liane herbacée pérenne proche des tubercules) sont très répandus dans cette région d’Afrique et constituent l’aliment principal des peuples autochtones pygmées. Cet aliment très apprécié des habitants de ces zones est toutefois en voie de disparition. C’est pour cette raison que les peuples autochtones s’engagent dans la sauvegarde du tubercule et, surtout, de ses semences. Mais de quelle manière ? 

Un ou deux ans après les semis dans les jardins communautaires, quand les plantes ont poussé, elles sont récoltées pour ensuite être replantées dans les potagers traditionnels limitrophes à la communauté. Cette méthode permet de récupérer et protéger certaines semences de leurs ancêtres. Cela leur permet également de transmettre les connaissances aux jeunes, qui représentent l’avenir de ces populations.

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« Slow Food joue un rôle important dans la promotion des produits en voie de disparition. Les Peuples autochtones Bambuti Babuluko, communauté détentrice des Apac (Aires de Patrimoine Autochtone et Communautaire) au sein des Cfcl (Concessions forestières des communautés locales) Kisimbosa Chamakasa, se sont organisés au sein de la communauté Slow Food KISIMBOSA dans l’objectif de promouvoir la philosophie de Slow Food en matière de production et de consommation du Bon, propre et juste » explique Nicolas Mushumbi, Responsable du Convivium Slow Food GOMA KARISIMBI et Conseiller international sur les questions des peuples autochtones. 

L’impact de Slow Food sur la communauté s’est avéré positif. Nicolas Mushumbi souligne plusieurs changements de taille : 

  • une plus grande disponibilité de certains aliments traditionnels des populations autochtones ; 
  • la réhabilitation de l’alimentation traditionnelle dans la zone avec la stabilité sanitaire qui en résulte ; 
  • un nouvel esprit de communauté et une plus grande sensibilité des communautés locales envers les pratiques alimentaires traditionnelles.  

Ces mêmes aliments traditionnels pourraient également servir de vecteur dans la création d’une économie gérée par les femmes ou les familles. C’est-à-dire une économie dans laquelle l’ensemble des activités de la femme génère des revenus pour la survie de tous les membres de la famille. 

Valoriser les savoirs et pratiques traditionnelles alimentaires des peuples autochtones du territoire de Walikale, entre dans le cadre du projet des 10 000 Jardins en Afrique et est soutenu par l’Agroecology Found et Slow Food International. 

 

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