John Kariuku Mwangi vice president de Slow Food a visité au Cameroun
28 Juil 2015
Du 24 au 31 mai 2015, le Cameroun a accueilli la visite de John Kariuki Mwangi, vice président de Slow Food. Cette visite de travail a permis au vice président de découvrir les réalités du Cameroun, de renforcer les liens entre Slow Food et ses membres du réseau camerounais et, enfin de former les communautés locales impliquées dans le projet de 10 000 jardins potagers en Afrique, aux valeurs fondamentales que véhicule Slow Food.
Arrivé au Cameroun par l’aéroport international de la ville de Douala, John a eu à parcourir avec quelques membres accompagnateurs camerounais, plus de 1500 kilomètres de route pour la rencontre de cinq communautés répartis dans diverses régions du Cameroun qui en compte plus d’une dizaine. Ainsi les communautés de Douala, Limbé, Bafang, Foumban et Yaoundé ont été au centre de cette première expérience.
La visite des communautés a permis d’apprécier l’implication des conviviums dans le projet de 10 000 jardins potagers en Afrique. A cet effet, huit jardins potagers ont été visité dont six communautaires, un familial et un Scolaire. Le convivium Littoral dans la ville industrielle de Douala capitale économique du Cameroun, réalise deux jardins communautaires : Le jardin potager de Nyalla Pariso et celui Yassa dont les noms sont issus de ses localités. Le Convivium de Limbé dans le Sud-Ouest du Cameroun realise le jardin potager de Limbé. La communauté de Bafang à l’Ouest du Cameroun, réalise deux jardins communautaires : le jardin communautaire de Tetam et celui de Lieussieu ; jardins qui tirent leur nom des cours des cours d’eaux qui y coulent. Le jardin des petits Louhs de Foumban qui tire son nom de l’école primaire « les petits Louhs » qui l’abrite, est le seul jardin scolaire qui a étévisité par John au cours de la tourné. La visite des jardins s’est achevée à Yaoundé par la visite du Jardin familial de Thomas Temack et, du jardin communautaire de Nsoa appartenant tous deux au convivium Fouda. Les principales cultures de ces jardins camerounais sont le maïs, l’arachide, le pistache, le gombo, les légumes, le macab, la atate douce, le manioc, l’ananas, lepiment, l’igname, le haricot, la banane et la banane plantain, et aussi les arbres fruitiers tels que l’oranger, l’avocatier, le manguier, le goyavier, le prunier, le citronnier et fromager.De Douala à Yaoundé en passant par Limbé, Bafang et Foumban, la rencontre a été très riche. Nous avons pu constater que c’est avec un engouement tout particulier que les communautés réalisent les jardins potagers et y cultivent plusieurs produits dans le même potager avec des techniques saines de fertilisation du sol, notamment l’utilisation de la fiente, du compost et des déchets de décortication de café (comme à Bafang).
Ces visites fortes d’émotions n’ont pas laissé le Vice président de Slow Food indifférent. John ne s’est pas retenu de dire à la communauté de Bafang que : « De mes multiples rencontres avec les communautés, vous êtes la communauté la plus chaleureuse que j’ai rencontrée » ; ou encore de déclarer à Foumban ceci aux petits Louhs : « je souhaite qu’au milieu de vous, advienne un futur vice président de Slow Food pour l’Afrique».
Pour meubler cette tournée, un atelier de formation a été organisée dans la ville de Yaoundé, où ont convergé les délégués des régions visités, de même que les délégués des autres régions dont ce premier passage du vice président de Slow Food n’a pas permis de visiter (Extrême Nord, Buea…)
Les participants à l’atelier de formation, ont été édifiés par les points développés par le vice président de Slow Food. Après avoir réitéré que Slow Food œuvre à préserver les cultures locales et les traditions des peuples face à la menace des Fast Food, John a souligné que Slow Food promeut l’aliment bon (l’aliment doit avoir bon goût), propre (non nuisible pour la santé des hommes, des animaux et de l’environnement), et juste (que ceux qui produisent l’aliment en reçoivent une rémunération équitable à leur travail) ; lutte pour la préservation de la biodiversité et la protection du patrimoine alimentaire à travers des projets de l’Ache du Goût, des Sentinelles et de Terra Madre. Ensuite en félicitant tout ce qui est déjà fait à travers le réseau camerounais, le vice président a encouragé à plus d’ardeur au travail. A travers des projections, il a donné des conseils pratiques pour l’animation des communautés, la création et gestion des jardins potagers.
La satisfaction des participants à l’atelier s’est ainsi fait ressentir à travers quelques témoignages. Notamment les réactions de Etongue Mayer, membre du Convivium de Buea qui réagit ainsi : « Le vice président a une très bonne maîtrise de son sujet et une approche de transmission impressionnante. Il jouit d’une claire connaissance de son sujet et répond de façon juste aux attentes des apprenants ». Pour Simplice Tiassom leader de Bafang, « A la fin de cette formation, nous avons été mieux édifiés sur les objectifs de Slow Food. Ceci nous permettra de travailler désormais dans le strict cadre de ces objectifs. En plus, il était important pour nous de mieux connaître Slow Food et, je pense que John nous l’a mieux expliqué. Les vidéos qui ont été projetées nous ont permis de voir ce que font les autres ailleurs en Afrique, surtout au Kenya où le réseau est pus avancé. Nous remercions John carnous savons ce que nous avons à faire si nous voulons que la planète continueà manger Bon, Propre et Juste ». Falone jogwou Nzounou membre du convivium Littoral réagit : « Dans l’ensemnle je peux dire que tout ce qui nous a été appris ce jour nous sera très bénéfique dans nos activités et notre consommation quotidienne ». Dans cette suite logique, Marie Claire Ongtolok membre du convivium Fouda affirme : « John bien que jeune a assuré la formation. Il a respecté l’heure, il a été vraiment précis sur les éclaircissements. Pendant la formation, il s’assurait que tout le monde soit à l’aise. Il est à féliciter pour tous ses efforts ». Aussi, des souhaits ont été émis. Pierre Josué Wadibé producteur et membre du convivium Extrême-Nord souligne : « Nous souhaiterons que le vice président de Slow Food vienne régulièrement au Cameroun, tout en variant les lieux de rencontre. Nous sommes sûres qu’il découvrira davantage des merveilles qui vont dans la droite ligne de Slow Food, particulièrement dans le Nord ».
Pour une première expérience, nous pouvons dire que le pari a été tenu. Vivement que cette belle expérience augure des lendemains meilleurs pour le réseau Slow Food camerounais.
Pascal Bouendeu
Analyste, jeune producteur
Coordonnateur des jardins potagers du convivium Littoral.
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