Les jardins potagers en nette progression au Cameroun

Dans la marge de progression du projet de 10 000 jardins potagers en Afrique, la Fondation Slow Food pour la Biodiversité a soutenu la réalisation de quatre nouveaux jardins potagers au Cameroun. Ces jardins sont l’œuvre du Convivium Littoral à Douala, du Convivium Chris à Yaoundé et du Convivium de Bafang.

Situé dans la capitale économique du Cameroun, le Convivium littoral ne ménage aucun effort pour véhiculer la philosophie de Slow Food dans son milieu. Prenant conscience qu’il n’est pas toujours aisé de pratiquer l’agriculture dans cette zone urbaine dominée par des activités économiques et industrielle, Slow Food Littoral a initié auprès de la jeunesse un jardin potager afin d’inculquer les valeurs d’une culture saine qui valorise les produits locaux tout en préservant l’environnement. La cible pour ce projet a été les jeunes catéchumènes de la paroisse catholique Saint Michel Archange de Nyalla.  Ce projet a été merveilleusement accueilli par les catéchumènes et, très bien perçu par la paroisse entière notamment par le curé l’abbé Roger Mem, qui a offert un espace de 800 m2 pour sa réalisation ; et aussi l’abbé Marius Djomaha, encadreur de la jeunesse qui affirme : « Entre autre, le travail de la terre permet à l’Homme de percevoir les merveilles de Dieu, voilà pourquoi il faut adopter les mesures saines. Bien des choses à Slow Food !».

De même, en plein cœur de la capitale politique du Cameroun, le convivium Chris dans la mouvance du projet de 10 000 jardins potagers, engage toute la communauté éducative du lycée bilingue de Yaoundé pour la réalisation d’un potager en son sein. Ainsi, sur une superficie de 500 m², les élèves sont initiés sous l’encadrement des membres du convivium Chris, à la pratique de l’agriculture saine, sans pesticide ni engrais chimique. Le proviseur du Lycée Bilingue Mr Paul Tiku Ebone qui a établi un accord de collaboration avec le convivium Chris est très enthousiasmé. Il y met un point d’honneur et rappelle sans cesse aux élèves que la terre est une vraie richesse.

En outre la communauté de Bafang à l’Ouest du Cameroun, zone hautement agricole, fait bénéficier de son expertise aux écoles publiques de Tetam et de Tounofah dans l’arrondissement de Bafang. Avec 200 m² pour l’école publique de Tounofah et 500 m² pour l’école publique de Tetam, le convivium de Bafang a le champ nécessaire pour réaliser deux nouveaux jardins potagers scolaires. L’implication des élèves connait un écho très favorable notamment à travers Mme Eugénie Ndzie, épouse du délégué d’agriculture pour l’arrondissement de Bafang, qui est membre du convivium et enseignante. Mme Edith Gobayo, directrice de l’école publique de Tounofah, n’a pas cessé de saluer l’initiative du convivium de Bafang et a émis le désir d’en connaitre davantage sur Slow Food.

De Douala à Yaoundé en passant par Bafang, les techniques utilisées pour la réalisation de ces jardins potagers sont assez simples et presque les mêmes. Après le désherbage, les élèves labourent le sol et y enfouissent les mauvaises herbes. Ensuite ils déversent sur les sillions de la fiente ou bien des déchets du décorticage de café ou encore des selles de vaches avant d’y semer quelques jours après. Après ils répandent aux pieds des plantes du compost. Les principales cultures sont : le maïs, l’arachide, le gombo, le « macabo » (Xanthosoma sagittifolium), le haricot, l’ananas, la banane plantain, la patate, le piment, l’igname et la canne à sucre.

Ces quatre nouveaux jardins ont une valeur didactique considérable car ils permettent de véhiculer aux élèves l’importance d’une agriculture saine, le respect de l’environnement et la valorisation de la culture locale. Considérant l’exemple comme un meilleur principe d’éducation, la réalisation de ces jardins potagers est un indicateur visible de la philosophie du bon, propre et juste.

Pascal Bouendeu Analyste, coordonnateur des jardins potagers dans la région Littoral