Foster Farm Rosières, un écosystème éthique et durable en Wallonie
À la rencontre de la première Ferme Familiale Slow Food en Belgique
13 Juin 2025
Foster Farm Rosières, la première Ferme Familiale Slow Food de Belgique, est située à seulement 15 kilomètres de Bruxelles. Malgré sa proximité avec les grands axes routiers, la ferme est nichée en pleine nature, près de la charmante ville de Rixensart, dans la province du Brabant wallon.
L’agriculture dans la région met l’accent sur le soutien aux systèmes alimentaires locaux et la promotion de pratiques durables. Comme dans une grande partie de la Belgique, la région combine techniques agricoles traditionnelles et modernes, en mettant en avant les produits de saison ainsi que la production locale de maïs, de blé d’hiver, de pommes de terre et de betteraves.
Au cœur de la ferme se trouve un jeune entrepreneur, Louis du Bois, qui vit dans une ancienne ferme du XVIIIe siècle entourée de 30 hectares de terres. « Mes parents ont emménagé dans la région il y a dix ans, et nous nous sommes rapidement intéressés à notre nouvel environnement », explique Louis. À l’approche de la fin de ses études, Louis a vu dans la ferme une occasion en or de mettre à l’épreuve ses convictions les plus profondes. « Comme d’autres avant moi, j’ai constaté à quel point il était difficile pour les jeunes agriculteurs et maraîchers d’avoir accès à la terre. J’ai aussi vu à quel point il leur était difficile d’obtenir de la reconnaissance pour leur travail. » La vision de Louis du Bois était de créer un écosystème éthique et durable en Wallonie, rassemblant les métiers de la terre, de la table et les professions intellectuelles.
Après d’importantes rénovations, le lieu connu sous le nom de Terfosse renaît et devient Foster, un lieu de rencontre pour tous, qui offre un accès à la terre agricole pour les maraîchers, un espace pour les artisans afin de développer leurs compétences, un espace collaboratif pour les entrepreneurs, et un restaurant qui sublime les saveurs locales et de saison : Màloma, fondé par le chef Georges Athanassopoulos.

Les Fermes Familiales Slow Food sont notre réponse à la crise climatique et environnementale. En réunissant les agriculteurs dans un vaste réseau, nous donnons aux acteurs clés du système alimentaire les moyens de s’unir, de faire entendre leur voix, de partager leurs expériences et de travailler à une transition agroécologique.
Chaque mois, nous mettons en lumière une Ferme Familiale Slow Food d’une autre région du monde, mettant en valeur la diversité des écosystèmes et des contextes sociaux pour démontrer comment le modèle agroécologique peut être appliqué efficacement partout, et ainsi encourager l’agroécologie à l’échelle mondiale.
Chef Georges Athanassopoulos : Chaleureux, Inspirant, Généreux et Audacieux
Athanassopoulos, un chef grec installé en Belgique, a été reconnu comme l’un des meilleurs jeunes chefs de l’année par Gault & Millau. Le nom « Màloma » provient du terme grec ancien « malolactique », faisant référence à un processus de fermentation utilisé pour adoucir et sublimer certains types de vins rouges.
Le Màloma propose une cuisine de saison qui met en valeur les produits locaux de la manière la plus naturelle possible. Le menu évolue selon les saisons et la disponibilité des ingrédients. Ces derniers proviennent en priorité de fermes et d’élevages biologiques et locaux. Les techniques de préparation et de cuisson sont choisies pour rehausser la qualité des produits. Les plats sont soigneusement préparés par le chef Georges Athanassopoulos et son équipe, et reflètent sa philosophie : chaleureux, inspirant, généreux et audacieux.
Màloma ne se limite pas à collaborer avec des producteurs locaux — c’est un engagement plus large en faveur de la durabilité, du zéro déchet et du soutien aux agriculteurs qui font réellement un effort dans leur manière de produire. C’est un véritable travail en amont, démontrant que bien manger peut aller de pair avec le respect des cycles de la vie. De la même manière, Màloma ne se contente pas de mettre en avant les produits locaux — c’est un projet global. Le restaurant soutient des producteurs qui œuvrent activement à la régénération des écosystèmes. Chaque plat raconte l’histoire d’un agriculteur, d’une région, et d’un engagement à rendre la haute gastronomie compatible avec la responsabilité écologique.
Georges Athanassopoulos déclare : « Ce qui nous anime, c’est de prouver qu’il est possible de créer une cuisine raffinée, généreuse et créative tout en respectant les cycles naturels, en minimisant notre impact, et en soutenant une agriculture résiliente. Le chef et son restaurant garantissent une production alimentaire durable et responsable au sein de l’écosystème de la ferme, incarnant les valeurs de transparence, de respect de la nature et d’innovation continue. »

Le Màloma propose une cuisine de saison qui met en valeur les produits locaux de la manière la plus naturelle possible.
Accueil de Terra Madre Europe
Le deuxième jour de Terra Madre Europe (le 23 juin), le restaurant Màloma, situé au sein de la ferme Foster, accueillera les délégués de Slow Food. Cette rencontre sera consacrée au travail interne du réseau Slow Food, avec un accent sur la formation, le renforcement des capacités et le développement de stratégies. Des producteurs, chefs et experts venus de toute l’Europe se réuniront pour identifier des priorités communes et renforcer les alliances qui influenceront l’avenir des systèmes alimentaires européens.
Lors d’une réunion distincte, les membres de l’Alliance des Cuisiniers discuteront des enjeux liés à l’approvisionnement auprès des producteurs locaux ainsi que des solutions proposées par la transition agroécologique, avec un accent particulier sur le programme des Fermes Familiales Slow Food. En soirée, cuisiniers, agriculteurs et producteurs alimentaires auront l’occasion d’échanger sur les défis communs et les synergies possibles.
« La Ferme Foster est heureuse d’accueillir Slow Food et son réseau européen de l’Alliance des Cuisiniers. L’objectif est de rassembler les artisans impliqués dans la production ou la transformation ainsi que les entrepreneurs à impact dans un cadre pratiquement autonome en énergie et hautement durable », résume Louis Du Bois.

Plusieurs espaces de maraîchage ont été aménagés au fil des années pour accueillir les passionnés.
Une nouvelle ruralité est en train d’émerger
La Ferme Foster vise à renforcer les liens entre les agriculteurs, les citoyens et les territoires. Elle s’inscrit donc pleinement dans les valeurs du réseau Slow Food. La ferme est engagée dans l’agroécologie, une approche agricole qui respecte le sol, la biodiversité et les êtres vivants en intégrant des pratiques durables et innovantes. Elle développe une production diversifiée et promeut les circuits courts tout en mettant l’accent sur l’éducation à l’alimentation et à l’agriculture durable ; son objectif est aussi de mettre en valeur les petits producteurs, comme Capucine à table, qui cultivent des herbes aromatiques et des fleurs comestibles. Bientôt, un potager sera aménagé juste à côté du restaurant, approvisionnant Màloma en produits de saison — une concrétisation de la philosophie « de la ferme à l’assiette » qui sous-tend le projet.
Foster est divisée en plusieurs espaces de culture qui sont loués à des producteurs locaux. Grâce à son exposition plein sud idéale et à sa protection contre les vents, les terres de Foster sont adaptées à la culture de légumes, fruits, semences, céréales oubliées et fleurs comestibles.
Avec l’aide d’ingénieurs agronomes, plusieurs études ont été menées pour replanter le verger avec de grands arbres et d’anciennes espèces fruitières, notamment des pommes, poires, pêches, cerises et amélanchiers. La vaste surface agricole est exploitée selon des méthodes biologiques régénératives. Elle est divisée en trois ou quatre parcelles pour poursuivre les pratiques d’agroforesterie en y plantant des haies et des arbres destinés à la production forestière. Les récoltes peuvent alimenter les clients fidèles des agriculteurs, ainsi que les autres résidents de Foster et les consommateurs de la région environnante. Plusieurs espaces de maraîchage ont été aménagés au fil des années pour accueillir les passionnés souhaitant expérimenter de nouvelles cultures ou revenir à des techniques traditionnelles.
En matière de durabilité, la Ferme Foster est l’un des premiers bâtiments en Wallonie à être pratiquement autosuffisant en énergie, grâce à un parc de panneaux photovoltaïques, de petites éoliennes et des batteries de stockage situées derrière la ferme, qui alimentent les différentes zones. De plus, Foster dispose d’eau potable naturelle et d’un système de recyclage de l’eau.
Le blocage des tracteurs à Bruxelles l’année dernière nous a rappelé que le système agro-industriel actuel est en crise. Si nous ne voulons pas voir nos agriculteurs et leurs fermes disparaître, il est temps de réformer le secteur agricole et de passer à l’agroécologie. Bien que la formule magique ne soit pas encore connue, de nouveaux modèles comme la Ferme Foster Rosières émergent. Une nouvelle ruralité est en train de se dessiner, ambitieuse et réfléchie.
par Paola Nano
Sources :
https://www.eventail.be/societe/entrepreneuriat/foster-farm-la-nouvel-ruralite
https://www.foster.farm/en_GB
https://www.gaultmillau.be/en/restaurants/maloma-rixensart
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