Des semences traditionnelles pour cultiver l’avenir
02 Déc 2014

Sergio Endrigo chantait autrefois : « Pour faire un arbre, il faut une graine, pour faire une graine, il faut un fruit ». Voilà comment on expliquait aux enfants le lien entre la table en bois et la graine plantée dans la terre… Ce même lien est encore plus étroit et plus fondamental entre le légume, le fruit ou le plat de riz posé sur la table et la graine qui en est à l’origine.
C’est une vérité : un consommateur responsable doit assumer mille responsabilités avant d’avaler quoi que ce soit. Il doit se soucier du fait que sa nourriture est produite dans le respect de l’environnement, du bien-être animal, de celui qui l’a cultivée ou élevée, qu’elle n’ait pas pollué, qu’elle n’ait pas consommé trop d’eau… Comprendre le lien avec les graines dont sont issues tomates, salades ou soupes de légumes est un degré de responsabilité encore plus poussé, mais aussi important que les autres.
Voilà pourquoi Slow Food a dédié son nouveau guide “Mangiamoli giusti” (Mangeons juste) aux semences, l’élément à la base même de toute notre alimentation. Afin que, quand nous faisons les courses ou la cuisine, nous nous demandions aussi qui a produit, sélectionné ou acheté les semences qui ont servi à produire nos légumes, mais aussi notre pain et notre viande, puisque les animaux d’élevage se nourrissent de végétaux. Et voici pourquoi nous avons décidé d’aborder cette thématique dans une rubrique du site Slow Europe, pour proposer un cadre législatif et de politiques publiques à même de sauvegarder la diversité et de garantir en même temps la salubrité et la traçabilité des semences traditionnelles.
Les horticulteurs amateurs, ceux qui se dédient avec passion à leur potager, figurent parmi les destinataires du guide « Per fare un piatto ci vuole un seme” (Pour faire un plat, il faut une graine). Ces derniers ne savent souvent pas d’où viennent les plantes qu’ils cultivent et comment elles ont été choisies, comment s’orienter dans l’achat des semences ou encore comment les renouveler chaque année sans les acheter.
Actuellement, 53% du marché mondial est détenu par les trois premiers semenciers et 75% sont détenus par les 10 premiers. La probabilité que les semences que nous utilisons soient des variétés commerciales produites par l’industrie, celles dont l’emballage indique les sigles F1 et F2, est très forte. Pourtant, choisir des semences différentes, locales et traditionnelles peut être difficile, mais pas impossible : chacun peut en récupérer auprès d’un agriculteur, d’un pépiniériste, d’un institut d’agronomie, d’un centre de recherches ou en surfant sur des sites Internet spécialisés. Parmi les nombreux avantages des semences locales et traditionnelles, celles-ci vous permettent d’autoproduire vos graines pour l’année suivante (si vous aimez tout faire vous-même) à partir des fruits générés par les plantes. Certes, il ne s’agit pas de super-semences parfaites et sur une centaine de graines semées, à peine plus de la moitié germera, mais cette démarche vaut la peine d’être suivie pour un petit potager, privilégiant ainsi la qualité (en termes de goût) et la variété des plants plutôt que la garantie d’uniformité et de rendement optimal des semences commerciales.
Le nouveau guide sur les semences est téléchargeable gratuitement sur nos sites.
Vous pouvez regarder la vidéo sur les semences, en italien sous-titré en anglais, sur notre chaine Youtube.
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