La solidarité du réseau Slow Food au Maroc

20 Nov 2023

Trois exemples d’activisme en faveur des personnes touchées par le tremblement de terre

En un laps de temps du 8 septembre, la tranquillité du paysage marocain a été interrompue par une force improviste qui a ébranlé les fondations de la terre. Le tremblement de terre qui a frappé le Maroc il y a trois mois n’est pas seulement un événement géologique, mais un puissant rappel de la vulnérabilité humaine face à la force irrépressible de la nature. 

Nous avons demandé aux activistes locaux du réseau Slow Food de partager avec nous comment ils vivent l’après-séisme, en soulignant la résilience du réseau marocain lorsqu’il est nécessaire de s’entraider les uns les autres. 

Les femmes de la Communauté et de la Sentinelle Slow Food Wakkad Tigri, dans la région de Souss-Massa, ont collecté le 26 septembre les moules et autres ingrédients et ont cuisiné et distribué des repas dans le cadre d’une initiative de solidarité avec les villages touchés. Trois femmes de la communauté ont cuisiné 30 tajines de moules et 30 tajines de poisson pour 120 enfants. Cette aide a été cruciale au niveau local, car il était difficile de se procurer de la nourriture dans la période qui a suivi le tremblement de terre. A cette occasion, Aroug, Argana et Taraudent, les représentantes de la Communauté, ont rencontré la cinquantaine de femmes du village pour leur présenter Slow Food et leur faire goûter (pour la première fois !) les moules fumées de la Sentinelle SF, et partager un moment de paix et de convivialité pour les réconforter après les destructions causées par le tremblement de terre.

Le groupe Slow Food Atlas Maroc, qui est en train de lancer la communauté Slow Food Azilal, dans les hautes montagnes de l’Atlas, et qui avait lancé les trois premiers jardins scolaires marocains, a été directement engagée dans des campagnes d’aide humanitaire dans les zones touchées. Malheureusement, le tremblement de terre a détruit certaines écoles dans la zone géographique où se trouvent également les jardins scolaires.

 width=“Au bout d’un mois, nous avons constaté que les enfants essayaient de reprendre leur vie quotidienne à l’école, même si nous pouvions voir l’absence de leurs sourires d’avant – a déclaré Tarik Ouadirrou, responsable du groupe Slow Food. “Pour reprendre nos activités, et surtout comme nous travaillons avec d’autres associations, nous avons lancé une campagne de collecte de jouets pour les enfants des écoles avec d’autres activités scolaires pour redonner le sourire aux enfants, nous déciderons ensemble des détails à la fin de ce mois. Dans la même veine, nous allons essayer de remettre les jardins en bon état, afin que les enfants puissent retrouver le sourire, car s’occuper du jardin était une activité qu’ils aimaient et qui les rendait fiers”. 

Enfin, nous avons interviewé Fatiha Eljazouli, responsable de la communauté Slow Food spécialisée dans la production des céréales locales, comme l’orge, le millet et le blé dur. La communauté des Producteurs de céréales traditionnels et artisanes des couscous de Agoujgal transforme ces céréales avec l’aide des femmes locales qui, grâce à leur savoir ancestral, ont réussi à sauver la production du couscous hand made qui aurait été perdue en raison de la pénibilité du travail et l’occupation de la nouvelle génération par la scolarisation et l’apprentissage d’autres métiers plus rentables comme le tissage, la couture traditionnelle et la broderie. 

“Dans notre Douar, Le tremblement de terre a causé la mort d’une dame et la destruction totale de sa maison, l’interruption de la route principale et des dégâts au local de la coopérative féminine (fissures horizontales, verticales et inclinées). Une collecte de fonds a été organisée pour permettre la reconstruction de la coopérative, étant donné que les femmes de la coopérative seront au chômage après avoir eu un travail qui leur a permis de s’émanciper. Il serait dommage de perdre des années de persévérance et de travail acharné ”.

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Parmi les actions que la coopérative avait faites en faveur de sinistrés du séisme,  la présidente de la coopérative avait lancé une campagne de panification touchant toutes les femmes du douar Agoujgal qui ont exprimé leur disponibilité de préparer le pain pour les sinistrés à partir de la farine de blé dur produite par les femmes de la coopérative car il était impossible d’acheter cette denrée très appréciée dans la cuisine marocaine à ce moment. Un travail de fourmis qui a été réalisé en 12 heures par les femmes qui ont réussi à préparer 350 morceaux de pain chez elles, et avec l’aide de quelques acteurs sociaux le pain est arrivé à sa destination finale : Ouarzazate.  En partenariat avec l’association Oued Ichem basée à Tinghire au sud du Maroc et le réseau de la communauté de Slow Food Reykjavik de l’Islande, nous avons  pu distribuer des tentes dans la zone de Asni.

Aujourd’hui, c’est le froid hivernal qui est à craindre et il est donc nécessaire pour le réseau de récupérer des tentes imperméables et des vêtements chauds afin de permettre aux sinistrés de rester à l’abri. Pour savoir comment vous pouvez aider le réseau, écrivez-nous et nous vous mettrons en contact avec des interlocuteurs locaux. 

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